Comme le témoigne dans ses écrits l’abbé liégeois Rupert de Deutz (1075-1129), ce sont les prêtres qui vont donner naissance à une pratique de débauche très répandue en Occident de nos jours et dénommée « échangisme ». Ce sont les prêtres mariés qui s’échangent entre eux leurs femmes, par ennui ou pour la recherche d’émotions fortes. Cet abbé qui a le courage de dénoncer ces insanités de ses collègues prêtres va publier un livre intitulé « De voluntate Dei » (par la volonté de Dieu) qui va faire scandale. Il sera à cause de son livre contraint de fuir Liège pour se cacher au monastère de Siegbourg, en Rhénanie, et finira ses jours à Deutz, près de Cologne (Allemagne). D’autres prêtres se donnent à la "simonie" : les prêtres vendent les sacrements, pratiquent le trafic de reliques ou tout simplement pratiquent l’activité préférée de la plupart des prêtres mariés et qui consistait à soustraire frauduleusement du patrimoine de l’Eglise des biens, surtout immobiliers, légués par les fidèles les plus crédules à leur mort, pour se payer l’accès au paradis ; des terrains, des immeubles, des fermes entières, qui vont ensuite être mis aux noms des nombreux enfants connus et non connus des prêtres. C’est ainsi que les orphelins qui à la mort de leurs parents avaient assisté, médusés à la lecture du testament qui offrait tous leurs biens à Dieu, se retrouvaient quelques instants plus tard à constater qu’effectivement, leur maison était tout simplement devenue la propriété de leur camarade d’école, fils de prêtre. Ce qui créait bien évidemment de très fortes tensions et comme on pouvait s’y attendre, l’éloignement de nombreuses victimes de l’Eglise et le doute à peine installé de l’existence véritable d’un paradis, d’un dieu etc. ils vont l’appeler alors "l’hérésie".